Lucas Pinol et Guillaume Falmagne accessits des Grands Prix de thèses 2021

La SFP décerne chaque année des accessits aux prix de thèse Prix Daniel Guinier et Saint-Gobain, destinés à féliciter et encourager de jeunes physiciennes et physiciens ayant réalisé un remarquable travail de thèse

Pour découvrir les lauréats 2021, cliquer ici

 

Lucas Pinol, accessit aux prix Saint-Gobain

Lucas Pinol a étudié l’univers primordial dans le contexte de l'inflation multi-champs, un domaine fascinant mais également très complexe, étant données les conditions physiques extrêmes inaccessibles en laboratoire, y compris au LHC du CERN, et la relative rareté des signatures fossiles. Lucas a contribué de manière significative à des thèmes majeurs de la cosmologie théorique. Le premier est celui du calcul précis des inhomogénéités engendrées par l’inflation, visibles dans les fluctuations du rayonnement cosmologique observées par le satellite Planck. Lucas s’est attaqué à l’étude du « réchauffement » à la fin de l’inflation, c’est-à-dire le transfert d’énergie des champs scalaires de l’inflation vers les champs habituels du modèle standard, signalant le début de la phase cosmologique dominée par la radiation.

Lucas Pinol a effectué sa thèse à Institut d’Astrophysique de Paris (CNRS, INSU, Sorbonne université)

Sous la direction de J. Martin et S. Renaux-Petel

 

 

 
Guillaume Falmagne, accessit aux Prix Daniel Guinier

La thèse de Guillaume Falmagne, intitulée « The Bc+ meson in heavy-ion collisions with the CMS detector » s’est déroulée au sein du Laboratoire Leprince-Ringuet, (unité mixte de recherche du CNRS et de l’École Polytechnique) sous la direction de Raphaël Granier de Cassagnac et de François Arleo. La thèse porte sur l’un des sujets majeurs de la physique des collisions d’ions lourds à haute énergie : la recombinaison des quarks lourds au sein du plasma de quarks et de gluons. Ce mécanisme de recombinaison est encore mal connu et la portée du travail réalisé par Guillaume Falmagne sur ce sujet représente une avancée majeure pour la compréhension des processus qui se déroulent dans les collisions d’ions lourds à haute énergie. La thèse a été effectuée dans le cadre de l’expérience CMS (Compact Muon Solenoid) installée auprès du LHC (Large Hadron Collider, CERN). Elle met en évidence la première observation du boson Bc+ dans les collisions plomb-plomb au LHC. Ce travail, unique et novateur dans la communauté, ouvre la voie à un large spectre de nouvelles analyses sur le même sujet grâce aux données qui seront collectées au LHC dans la période à venir (2022-2025).

En parallèle de son travail expérimental remarquable, Guillaume Falmagne a par ailleurs réalisé des études phénoménologiques sur les processus de perte d’énergie des particules dans le plasma de quarks et de gluons. Son travail montre un comportement universel de ce phénomène (vis-à-vis de la saveur de la particule considérée, de l’énergie ou du système de collisions étudiées), et contraint les propriétés de diffusion et d'expansion de ce milieu chaud et dense.

Les parcours académique et scientifique de Guillaume sont exceptionnels. En effet, son profil complet de physicien expérimental et théorique est très rare dans le domaine. De plus, sa mobilité thématique et géographique est aussi hors du commun : en passant par la physique nucléaire des hautes énergies à la physique des particules pour en arriver au domaine de l’écologie de façon cependant cohérente. Guillaume a fait le choix de réaliser un post-doctorat à Princeton où il fait le lien entre ses recherches sur les transition critiques pour un système complexe type plasma quark-gluon et les transitions critiques pour un système écologique !

La Société Française de Physique souligne la très grande qualité du travail de thèse de Guillaume, qui a montré une grande maturité scientifique, et sa capacité à réaliser en autonomie une analyse très complexe en développant des solutions innovantes.

Guillaume a réalisé une thèse qui couvre à la fois des aspects expérimentaux et théoriques, ce qui est extrêmement rare dans le domaine de la physique des hautes énergies. Les résultats obtenus sont d’ores et déjà considérés comme majeurs au sein de la communauté des physiciennes et physiciens de ce domaine. Finalement, son parcours atypique mais cohérent met en évidence sa versatilité et sa curiosité générale.

 

Composition du Jury :

Martin Lenz - Président de la division Physique & Vivant de la SFP 

Andrew Mayne - Président de la division PAMO de la SFP 

Henri Mariette - Secrétaire délégué aux Prix de la SFP

Deborah Scuderi - Présidente de la division Chime Physique de la SFP

Emilie Gaudry - Présidente de la division Matière Condensée de la SFP

Vincent Le Flanchec - Président de la division Accélérateurs de la SFP

Philippe Rosnet - Président de la division Champs et particules de la SFP

Eric Falcon - Président de la Division Non Linéaire de la SFP

Eric Bonnet - Président de la Division de Physique Nucléaire de la SFP

Zakaria Meliani - Président de la division Astrophysique de la SFP

Guy Wormser - Président de la SFP

 

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