Conférence à Grenoble : "Le rayon gamma, un outil pour la conservation du patrimoine"

Une conférence organisée par la section Alpes de la SFP

L’irradiation par des rayonnements ionisants trouvent de nombreuses applications, par exemple comme techniques biocides ou dans des procédés de radiochimie des polymères. Le rayonnement gamma, d’origine nucléaire, le plus pénétrant parmi les rayonnements ionisants, est un outil de choix pour ces activités. A Grenoble, l’Atelier de Recherche et de Conservation ARC-Nucléart, pionnier en la matière, utilise ces techniques avec succès depuis 50 ans pour la conservation du patrimoine.

Les traitement curatifs insecticide et/ou fongicide sont ainsi obtenus par simple exposition au rayonnement gamma à des doses adaptées pour éradiquer ces espèces responsables des principales attaques de biodégradation dans les objets constitués de matériaux organiques. Parmi les avantages de l’irradiation gamma, il y a bien sûr le fait de pouvoir traiter en masse, sans contact, sans recours à des phénomènes de transport de produit liquide ou gazeux par diffusion, d’ailleurs sans utilisation de produits d’aucune sorte, chimiques ou autres, et donc sans aucune rémanence, et enfin sans effet de température. Le cas échéant, le fait de traiter au travers même l’emballage et/ou le conditionnement évite aussi les manipulations directes, ce qui est un atout non négligeable. En fonction de la dose, il faut cependant veiller aux effets secondaires d’ordre physico-chimique que pourraient induire ces traitements sur certains matériaux.

La consolidation de matériaux poreux par des résines radio-polymérisables est la seconde application dans ce domaine de la conservation. Après imprégnation, l’irradiation pilote la radio-polymérisation ou la réticulation des résines dans l’ensemble du volume des objets à traiter. Malgré le caractère un peu drastique et irréversible de cette technique, sa mise en œuvre permet de sauver de nombreux objets très dégradés pour lesquels les techniques conventionnelles ne sont pas efficaces.

Cette conférence sera illustrée par de nombreux exemples de réalisations de traitement d’objet du patrimoine.

Laurent Cortella est ingénieur en physique nucléaire, chef d'installation à l'Atelier de Recherche et de Conservation (ARC-Nucléart, CEA)

Jeudi 7 octobre 17h - entrée libre

 

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