Caroline COLLARD est Directrice de Recherche au CNRS en poste à l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC, UMR7178, CNRS/IN2P3 et Université de Strasbourg). C’est une chercheuse en physique des particules qui travaille au sein de la Collaboration internationale CMS auprès du CERN/LHC. Sa thématique principale porte sur la recherche de nouvelle physique au-delà du Modèle Standard de la physique des particules, en particulier dans le cadre d’une extension supersymétrique. Après une thèse soutenue en 2002 à l’Université Libre de Bruxelles portant sur des mesures reliées à l’électro-production du méson au sein de la Collaboration H1 auprès du collisionneur HERA à DESY (Hambourg, Allemagne), elle poursuit en postdoctorat sur l’expérience CMS au LLR (École Polytechnique, Palaiseau). Elle est ensuite recrutée au CNRS au LAL à Orsay, où elle contribue significativement à la préparation et mise en route, au CERN, du calorimètre électromagnétique de l’expérience ATLAS, étant spécialiste de la modélisation de la forme des pulses et de la mesure du temps de dérive dans l’argon liquide. |
Depuis 2010, elle a rejoint le groupe CMS à l’IPHC de Strasbourg. Elle a alors orienté son travail sur la mesure de la section efficace de paires de quarks top et la recherche de son partenaire supersymétrique le stop, et plus récemment sur la recherche de particules exotiques à longue durée de vie. Elle devient rapidement incontournable dans CMS, dirigeant de 2015 à 2017 le Groupe de Performance d’Objets “B-Tagging and Vertexing” dont la réactivité et le travail d’orfèvres ont été cruciaux pour de nombreuses analyses, notamment pour la physique du Higgs et du quark top. Depuis la fin du Run 2 du LHC, elle démontre, une fois de plus, ses talents de physicienne expérimentale en s’impliquant fortement sur le setup d'une nouvelle ligne de faisceau du cyclotron Cyrcé, dédiée aux tests de modules prototypes du futur trajectographe de CMS pour la phase à haute luminosité du LHC. En particulier, elle a mis en place le télescope CHROMINI qui permet une estimation précise de la position de passage du faisceau de Cyrcé sur le détecteur à tester, information cruciale pour la caractérisation de ce dernier.
En résumé, les travaux de recherche menés par Caroline Collard couvrent un spectre très large et cohérent des activités en physique expérimentale des particules (contributions décisives à l’instrument, à la calibration et l’exploitation des données) ; elle représente ainsi l’archétype de la physicienne dans ce domaine de recherche fondamentale et la Société Française de Physique est fière de décerner le Prix Joliot-Curie 2021 à Caroline Collard.
Article posté le 23/09/2022