Alexandra Brisset a effectué sa thèse, intitulée « Physique des décharges nanosecondes diffuses générées sous champs électriques extrêmes » au Laboratoire de Physique des Gaz et des Plasmas à Orsay sous la direction de Pierre Tardiveau. Si les décharges filamentaires à pression atmosphérique sont bien connues, il en est tout autre des décharges diffuses étudiées par Alexandra Brisset dans des conditions de champ électrique intense. Alexandra Brisset a réalisé une étude très complète de ce type de décharge depuis les mécanismes physiques d’amorçage jusqu’aux mécanismes de relaxation d’énergie en post décharge. |
L’étude fine et approfondie de ces plasmas à pression atmosphérique est absolument nécessaire pour leur contrôle en vue d’applications environnementales.
Le jury a relevé l’habileté et la rapidité avec lesquelles elle a mis en place un grand nombre de diagnostics hautement résolus spatialement et temporellement tels que l’imagerie picoseconde et l’imagerie Schlieren synthétique, la spectroscopie d’émission et l’actinométrie, les spectroscopies Raman et Thomson, ou encore la génération de seconde harmonique par champ électrique (EFISH). Certains de ces diagnostics ont en particulier été mis en place au travers de collaborations nationales et internationales initiées et prises en charge par Alexandra.
Les mesures et les codes de traitement de données réalisés lors de son travail de thèse ont permis de proposer des interprétations mettant en évidence les spécificités et le caractère unique des décharges étudiées.
Alexandra Brisset a notamment pu mesurer les températures de différentes espèces du plasma et estimer les écarts à l’équilibre thermodynamique. Elle a aussi déterminé la densité absolue des espèces radiatives majeures ainsi que la répartition spatio-temporelle du champ électrique dans la décharge, données clef souvent délicates voire impossible à mesurer démontrant ainsi une maîtrise exceptionnelle de l’expérimentation et de ses interprétations.
De plus, durant sa thèse, Alexandra a été à l’origine d’une collaboration internationale avec l’université de Eindhoven. A cette occasion, elle a implémenté en grande autonomie et en un temps record de deux semaines un dispositif de génération plasma ainsi qu’un diagnostic sophistiqué de diffusion Thomson par laser picoseconde. Dans un laps de temps imparti très court, son travail a été d’une très grande efficacité et a permis de réaliser des mesures largement exploitables.
Alexandra Brisset est une jeune chercheuse autonome et exceptionnellement efficace dans ses méthodes de travail, capable d’être moteur dans des travaux de recherche aussi bien fondamentaux qu’applicatifs.
Le Prix René Pellat 2020 récompense la réelle et conséquente avancée dans le domaine des plasmas à pression atmosphérique que le travail de thèse d'Alexandra Brisset a permis.
Titaina Gibert, GREMI, CNRS Université d’Orléans
Christian Grisolia, CEA ,Cadarache
Joao dos Santos Sousa, LPGP, Orsay
Sedina Tsikata, ICARE, Orleans
Laure Vermare, LPP
Grégory Marcos, Institut Jean Lamour, Nancy
Alessandra Benuzzi-Mounaix, LULI
Laurent Gremillet, CEA DAM
Laurent Guarrigues, LAPLACE, Toulouse
Dimlitra Koutoumpa, LATMOS
Etienne Parriat, OBSPM
Emmanuel d’Hummières, CELIA
Article posté le 25/01/2021