Présents : Jean Daillant, Quentin Glorieux, Agnès Henri, Stefan Hohenegger, Martina Knoop, Françoise Rousseau, Bart van Tiggelen (bureau au complet)
Fortement impliquée sur le sujet de l'édition scientifique depuis sa création, la Société Française de Physique (SFP) dispose d'une commission dédiée, la Commission Edition scientifique et Science Ouverte. La SFP joue un rôle clé dans l’édition des revues EPJ (European Physical Journal) et d’EPL (Europhysics Letters), et est toujours en contact direct avec son ancienne maison d'édition EDP Sciences.
La Commission suit de près les évènements nationaux (comme les négociations nationales de Couperin, le Plan National de la Science Ouverte). Elle prépare les éventuelles prises de positions de la SFP sur ce thème et organise des tables rondes sur les problèmes d'actualité (peer review, open acces, les revues prédatrices).
1. Point sur notre fonctionnement en 2023
2. Business as Usual
⁻ EPJ: BoD et SAC (Jean/Agnès/Quentin)
⁻ EPL (Agnès) ⁻ EDP Sciences & Comité Scientifique (Agnès/Martina/Jean)
⁻ Couperin (Françoise)
⁻ SCOAP3 (Stefan)
⁻ IPSEC (Bart)
3. Projet futurs
- Préparation Congres Général 2025 (Agnès/Bart)
- Masterclass 2024 (Bart)
- Any Other Business (Les Reflets?)
4. Divers
Dans le cadre des 150 ans : organisation d’une séance semi-plénière au Congrès Général sur le lien entre Science Ouverte et Evaluation de la Recherche, et de 5 Master Classes organisées avec 5 sections locales, le Réseau Jeunes, et EDP Sciences. Une année de grande satisfaction pour la SFP et la commission. On regrette la difficulté de (toujours) devoir justifier la participation « gratuite » (sans inscription) des intervenants VIP. Business as Usual : suivi de EPJ et de EPL (l’implication directe de la SFP dans la gouvernance des deux revues). La commission cherche à suivre également les évènements nationaux (Couperin, Plan National de la Science Ouverte) et internationaux tel que IPSEC et IUPAP.
o EPJ : Plusieurs Groupement de Travail (GT) ont été lancés lors du dernier Scientific Advisory Committee (SAC) pour améliorer les pratiques des journaux :
1. Referees
2. Sustainable Developement Goals/Citizen science
3. Education & Outreach & Citizen Science
4. Diversity, Equity and Inclusion
Jean et Quentin sont impliqués dans le GT Peer Review qui tourne autour d’une thématique importante : comment inciter les physiciens à libérer du temps pour faire le travail de referee ? La carotte « rémunération » génère trop de paperasses pour l’éditeur qui n’a pas toujours non plus le budget. L’Open Peer Review (obligatoire ou pas) n’est pas soutenu par tous et donc difficile à généraliser. Pourtant, le système a perdu son équilibre et une nouvelle formule s’impose pour valider la qualité de nos publications. A partir du travail établi par le GT d’EPJ, notre Commission souhaite lancer une synthèse sur le Peer Review « version 2.0 » dans un article pour Les Reflets (voir le précédent : Peut-on faire mieux que le peer review ? Lien vers le reflet de la physique)
Une préparation à la réunion du Steering Committee a eu lieu le matin même par visio à la SFP. SAC et StC se réunissent à la fin du mois d’avril à Szeged (Hongrie).
Agnès annonce la vacation d’un poste d’Editeur-en-Chef pour EPJ-B (Matière Condensée et Systèmes Complexes).
o EPL : le rédacteur en Chef Gonzalo Muga est parti après un mandat de seulement 2 ans, la Deputy Editor Alessandra Lanotte (recrutée pour s’occuper des Perspectives) a pris l’intérim. A partir du 1e mai, Richard A Blythe sera le nouveau rédacteur en chef.
La baisse du nombre de soumissions est importante, tant pour EPL que pour les EPJ. Une forte baisse en particulier des auteurs en provenance d’Asie qui ont tendance à ne voir que par le prisme du facteur d’impact. Une discussion se déclenche sur la tendance générale de ce manque de croissance (voir figures ArXiv, J. Phys.), Françoise notant également une diminution au sein du CEA. Il est probable qu’en suppléments, les nouveaux entrants sur le marché (MPDI, Frontiers) et les méga-journaux (Scientific Reports) arrivent à attirer des soumissions en s’appuyant sur leur « rapidité de service » parfois au détriment d’un peer review de qualité.
Source ArXiv Submissions by Category since 2009+ - arXiv info. La physique est 3e déposante après Maths et Computer Science (en forte croissance).
Publications dans Journal of Physics . Source : IOPP
o EDP Sciences : Un appel d’offre a été lancé pour la publication de Astronomie et Astrophysics (A&A ; IF = 6.5). Il y a eu une croissance de 40 % des soumissions due principalement au passage en Open Access Gold des trois principaux concurrents (AAS : Astrophysical Journal (4.5), Astrophysical Journal et RAS : MNRAS). Pourtant, A&A ne souhaite pas que les tarifs d’abonnement soient augmentés. Le modèle économique retenu est « Subscribe to Open (S2O)» qui s’appuie sur le collectif : dès que l’abonnement de chaque abonné a été reçu, la revue est mise en accès ouvert jusqu’à la fin de l’année. Si ce modèle fonctionne bien en Europe et aux USA, il est plus difficilement adopté en Asie.
Une discussion continue sur les APC. Des infos récentes sont disponibles sur le blog de la Coalition : le « Journal Comparison Service » liste autour de 2000 revues qui participent (attention : très peu). A noter :
• Pour les communautés MHS et SHS) : median APC presque $ 3000 (moyen $ 2600),
• toujours très peu (7 %) de diamant (= $ 0 APC).
Un tiers de l’APC est consacré au « Journal Community Development »., 14 % au Peer review.
o Couperin : De nouvelles négociations se font sur le modèle Read & Publish, modèle d’abonnement avec la possibilité de publier un quota d’articles sans frais supplémentaires pour les auteurs (le premier accord Read and Publish négocié par Couperin a été la licence nationale pour EDP Sciences permettant à tous les chercheurs français de publier en libre accès sans frais dans les revues EDP). Un accord de ce type a également été négocié avec Wiley, sur la période 2022-2024 et une négociation débute pour un renouvellement en 2025. Couperin commence également à négocier avec des éditeurs full OA tels que Copernicus, éditeur spécialisé dans la publication des revues de l’European Geophysical Union et qui développe tout un écosystème autour de la science ouverte : base de préprints, open-peer-review, …L’accord concerne une enveloppe d’articles prépayés pour simplifier la publication pour les chercheurs.
Pour ce qui concerne Elsevier, Couperin et l’ABES sont en train de finaliser les conditions d’un accord pour une Licence Nationale de 33 M€ –(Prix de l’abonnement en 2023) avec les revues Cell Press et désormais sans les CRAS. Dans cet accord, les chercheurs français pourront publier en libre accès plus de 11000 articles par an en libre accès sans frais dans la plupart des revues Elsevier, y compris les revues Full OA.
Quid à la compatibilité Elsevier et HAL et des licences associées ?
Ce qu’il faut savoir : quand un chercheur publie en libre accès soit grâce à un accord ou en payant des APC, son article peut être déposé immédiatement dans HAL en version définitive (Postprint Editeur) avec mention de la licence associée (Jamais CC0). Il est recommandé de choisir la licence « CC-BY », simple. Elle permet une meilleure diffusion et réutilisation de l’information (Textmining, …) à condition que l’auteur soit cité. Les licences plus restrictives CC-BY-NC (Non Commerciale) ou CC-BY-NC-ND (NonDerivative) permettent moins de circulation de l’information. Dans le cas d’Elsevier, la licence CC-BY est associé à une cession non exclusive des droits, c’est-à-dire que le chercheur peut réutiliser sa publication, ses graphiques,… comme il veut. Pour les autres licences, le chercheur fait une cession exclusive de ses droits à l’éditeur qui seul pourra faire un usage commercial du contenu. Elsevier va changer cela bientôt.
Il est important de sensibiliser notre communauté sur l’usage non-anodine des licences CC. Un texte sera proposé par Couperin, qui sera adapté par la Commission à notre communauté SFP, puis mis sur le site de la SFP avec toutes les infos de bon usage.
o SCOAP3 : Consortium Mondial sur l’Open Access en Physique des Hautes Energies porté par le CERN. Nombre de publications stable à quelques % près. Stefan préside actuellement le conseil des participants. En France les partenaires sont CNRS, CEA, Sorbonne Université, Université de Strasbourg, Université de Lyon 1, et les Universités Grenoble Alpes et Paris-Saclay comme nouveaux membres. Cela couvre très bien la communauté HEP en France. La section E-Books fonctionne très bien, avec 86 livres dont 18 nouveaux titres récemment, et la plupart publiés en licence CC-BY.
o IPSEC (Informal Physical Societies Exchange Conference), organisé par la Société Polonaise de Physique (PPS), dans sa XIVe séance à Gdansk avec comme thématique les revues prédatrices.
Participants : Taiwan, PPS, APS (président R. Rosner), EPS (président L. Bergé), SFP (Bart), DPG, SIF (présidente Bracco), Ukraine (vice-président I. Grinko). Bart a repris la liste de l’INP « comment publier un article » et « beals’s list of potential predatory Journals ». On évoque l’émergence prédatrice des « papermills » qui fabriquent sur demande un article » « prêt à porter/publier » Lien vers l'article . Voir aussi Papermills prefer Open Access. TL;DR: the rate of Papermill Alarm… | by Adam Day | Mar, 2024 | Medium.
o 27e Congrès Général, Juillet 2025 à Troyes : Agnès et Bart siègent au Comité Scientifique, présidé par Xavier Marie. Il y aura 9 séances plénières (dont 3 par des prix Nobel) et 3 sessions « science et société » (date limite dépôt projet Juin 2024), deux tables rondes et des mini-colloques (date limite dépôt Septembre 2024). On propose de créer un texte qui va servir à la demande d’un (double) mini-colloque OU à une séance sociale. Pistes : licences, données ouvertes, Peer review.
o La Master Classe Science Ouverte sera reconduite à Grenoble et Strasbourg. Une demande par la section locale à Orleans est en cours. Par contre, la SFP ne sera plus la principale organisatrice étant données les thématiques concernées.
o Faire revivre la liste INP « comment publier un article » (voire en-dessous) qui est toujours d’actualité.
o Marina, Agnès et Françoise font parties de l’Observatoire de l’édition scientifique. Dans ce cadre, plusieurs études sont réalisées dont une sur les habitudes de lecture des chercheurs. Tous les chercheurs sont invités à y participer : Lien vers l'étude
o Choisissez votre journal en vue du public que vous souhaitez toucher, en fonction de votre message, et de votre budget.
o Les revues diffèrent aujourd’hui par leur modèle économique (paiement par souscription, auteur-payeur), avec des tarifs variables selon la nature de la maison d’édition (commercial ou académique).
o Vérifiez la politique de copyright et d’archivage (du preprint, du postprint et de la version éditeur) du journal sur Sherpa/Romeo ou DOAJ.
o Tous les articles d’un projet H2020 doivent être en libre accès (green ou gold) après un embargo de 6 mois après parution.
o Des papiers controverses font avancer la science, des papiers faux font partie du paysage, la fraude tue la science, et le plagiat ne relève pas de la recherche.
o Renseignez TOUTES les affiliations de TOUS les auteurs (suivez les préconisations de vos tutelles locales***)
o Inscrivez-vous sur ORCID pour être identifié sans ambiguïté.
o Rédigez votre papier en bon anglais (faites relire !) dans un format lisible par machine (LaTeX, PDF, …)
o Concentrez-vous sur l’essentiel: la qualité scientifique de l’article qui ne se mesure ni par le prestige de la revue, ni par son facteur d’impact (Déclaration de San Francisco) .
o Éviter des auto-citations, et reconnaissez le travail de vos compétiteurs
o Pour publier vos commentaires, analyses, ou notes techniques pensez aux magazines des sociétés savantes ou organismes de recherche.
*** Votre affiliation fait apparaitre toutes les tutelles de votre laboratoire. Selon la politique de votre site universitaire, elle peut être
monoligne : A.L. Zweistein, labo XXX, Aix-Marseille Université, CNRS, Marseille Cedex, France ou
multiligne : B.M. Dreistein, Univ. Bordeaux, labo YYY, UMR NNN, F-33400 Talence, France.
CNRS, labo YYY, UMR NNN, F-33400 Talence, France.
o Déposez la version soumise (pre-print) ou celle vue par des rapporteurs (postprint) de votre manuscrit sur HAL/ArXiv. La loi pour une République numérique de 2016 autorise la diffusion gratuite de la version acceptée d’un article en physique après un embargo de 6 mois.
o Le peer-review (relecture des articles scientifiques) fait partie des tâches du scientifique.
o Les réseaux sociaux professionnels (ResearchGate, Academia, …) sont un excellent moyen contemporain de promouvoir votre travail. Attention ! Vu le caractère commercial vous n’avez pas le droit (et il est fortement déconseillé) d’y déposer le texte de votre publication.
o Choisissez votre maison d’édition ou votre collection de livres en vue du public que vous souhaitez toucher et en fonction du niveau de l’ouvrage (grand public, enseignement, experts, …)
o En fonction de l’audience, faites un choix de langue de rédaction. La plupart des maisons d’édition peuvent proposer des services de traduction en cas de succès de l’ouvrage.
o L’auteur d’un livre travaille parfois en interaction avec l’éditeur de la collection.
o Un ouvrage est également relu, souvent par d’autres scientifiques (et bien sûr par l’éditeur scientifique).
o Le travail d’édition entre un format numérique (ebook) et une version imprimée est très proche (vérification du contenu, mots-clés, indexation, …). Certains éditeurs proposent aujourd’hui l’impression sur demande.
o Des livres peuvent être aujourd’hui édités en libre accès (paiement d’un forfait, et accès gratuit à tous les chapitres).
o L’auteur d’un ouvrage perçoit souvent un intéressement (royalties) sur les ventes du livre, qui est fonction du nombre d’exemplaires écoulés.
Article posté le 22/04/2024