Physique des séismes : la découverte de nouveaux signaux faibles

La section Alpes organise une conférence Jeudi 13 juin à 16h pour une durée 1h.  Lieu : Amphithéâtre Bergès, GreEn-ER, 23 avenue des Martyrs - Grenoble - Tram B, arrêt CEA Cambridge

Orateur : Michel CAMPILLO (sismologue et professeur à l'UGA)

 Les tremblements de terre, bien connus par leurs conséquences dramatiques, témoignent de la manière dont la croûte terrestre se déforme. La vision qui prévalait jusqu’à récemment repose sur une séparation des échelles de temps entre les temps longs de la tectonique et ceux très courts de la dynamique de la rupture. Des modèles de friction rendent ainsi compte des processus dynamiques généraux des séismes comme le glissement saccadé ou l’observation de lois d’échelle, et semblent permettre d’appréhender la complexité des observations à plus long terme grâce à l’introduction de variables d’état. Les fondements même de cette représentation sont aujourd’hui remis en cause par les observations les plus récentes. En effet, de nouveaux phénomènes ont été détectés avec un spectre de vitesse beaucoup plus large que préalablement admis. Regroupés sous le vocable ‘séismes lents’ , ces phénomènes incluent des grands glissements transitoires, des tremors et des microséismes anormalement pauvres en hautes fréquences (Low Frequency Earthquakes : LFEs). Ces derniers évènements montrent des lois d’échelle différentes de celles des tremblements de terre classiques qui suggèrent des processus contrôlés par le temps de diffusion de la pression de fluide.

Grâce aux contributions conjointes de la sismologie et de la géodésie spatiale (détection et classification des signaux, suivi temporel des propriétés mécaniques,.. ), les propriétés des grands glissements transitoires commencent à se révéler. En particulier, on observe de façon surprenante un caractère intermittent du glissement non prédit par les modèles de friction. Dans cet exposé, je discuterai comment ces développements en cours nous font découvrir une Terre vivante, dont la compréhension physique aura des implications majeures pour l’évaluation des aléas naturels et de ceux induits par les activités industrielles (extraction, géothermie, stockage ultime,..).

Contact : pierre-etienne.wolf(a)neel.cnrs.fr

 

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