Matthew Charles est Maître de Conférences à Paris Sorbonne Université où il effectue ses travaux de recherche du Laboratoire de Physique Nucléaire et des Hautes Énergies, LPNHE (CNRS - Sorbonne Université/Université Paris Cité). Après une thèse soutenue en 2003 au Green Collège à l’université d’Oxford (UK) sur la préparation de l’expérience LHCb auprès du Large Hadron Collider (LHC au CERN), Matthew Charles enchaîne deux séjours postdoctoraux : tout d’abord à l’Université de l’Iowa dans le cadre de l’expérience BABAR (Stanford Linear Accelerator Centre), avant de revenir à Oxford sur l’expérience LHCb. En 2013, il est recruté Maître de Conférences à Sorbonne Université au LPNHE où il a passé son HDR en 2016. Depuis le début de sa carrière, Matthew Charles a acquis une expertise reconnue au niveau international dans le domaine de la physique du charme, c’est-à-dire avec les particules (appelées hadrons) composées d’au moins un quark dit charmé c (une des 6 saveurs de quarks : up, down, strange, charm, beauty, top). |
Cette expertise lui a vite permis d’être force de proposition pour de nouvelles analyses dans le cadre de l’expérience LHCb. En particulier, il a initié les études sur la violation de la symétrie CP dans le secteur du charme – la symétrie CP correspond à une inversion miroir (symétrie P) avec les particules changées en leurs antiparticules (symétrie C). Il a ainsi mis en place des analyses qui ont permis à la collaboration LHCb d’observer, à terme, pour la première fois une violation de la symétrie CP dans les désintégrations des mésons charmés (particules composés d’un quark c et d’un antiquark), résultats annoncés à la conférence « Rencontres de Moriond » Electroweak en 2019. Au même moment Matthew Charles était devenu coordinateur de la physique (entre 2018 et 2020) au sein de la collaboration LHCb (1500 scientifiques) ; il a ainsi coordonné plusieurs autres analyses phare de LHCb, dont celle mentionnée ci-dessus. Matthew Charles est également reconnu au sein de la communauté des physiciens des particules pour ses travaux sur la spectroscopie des hadrons et les baryons doublement charmés (particules composées de trois quarks dont deux quarks c). Ces travaux ont permis, entre autres, d’améliorer la compréhension des tetraquarks doublement charmés (des particules exotiques contenant deux quarks c et deux antiquarks).
Les contributions de Matthew Charles à la physique du charme et son implication dans une grande collaboration internationale sont absolument remarquables pour justifier l’attribution du Prix Joliot-Curie de la Société Française de Physique.
Article posté le 20/12/2023