Vincent Tisserand est un expert français reconnu au meilleur niveau international en physique expérimentale des saveurs lourdes (particules composées de quarks lourds). Sa contribution essentielle aux études de désintégrations de mésons beaux (comportant un quark lourd dit de beauté) permet de mieux contraindre et éprouver la description de l’asymétrie matière-antimatière du modèle standard de la physique des particules, dans le secteur des quarks. Cette démarche est primordiale pour comprendre l’écart entre la prédiction du modèle et l’asymétrie matière-antimatière observée en cosmologie, de plusieurs ordres de grandeur plus élevée. Après une thèse au Laboratoire de l’Accélérateur Linéaire à Orsay sur l’expérience ATLAS du Large Hadron Collider (LHC, CERN, Genève), Vincent Tisserand est entré au CNRS au Laboratoire d’Annecy-le-Vieux de Physique des Particules en 1998 où il a été responsable du groupe LHCb. Il est affecté depuis trois ans au Laboratoire de Physique de Clermont. |
Vincent Tisserand a mené des recherches approfondies d’abord dans l’expérience BaBar à Stanford puis dans l’expérience LHCb à partir de 2010. Les deux expériences sont consacrées à l’étude des saveurs lourdes, dans des conditions très différentes, BaBar étant située auprès d’un collisionneur électron-positron, LHCb auprès du collisionneur LHC proton-proton. La contribution de Vincent Tisserand a été remarquable à tous les stades des études de saveurs lourdes : travail sur l’instrumentation au début de l’expérience BaBar ; développement d’outils d’analyse, notamment pour les particules neutres, constituant un pilier dont l’ensemble des collaborations BaBar et LHCb bénéficient ; analyses complexes, variées et complémentaires de canaux de désintégration des mésons beaux dans les deux expériences. Vincent Tisserand s’est tout particulièrement illustré avec l'observation de la violation de CP dans les mésons B0, un résultat majeur en vue duquel les usines à B comme BaBar, Belle et LHCb avaient été conçues, et qui, à lui seul, justifie que le prix Joliot-Curie lui soit décerné.
Daniel BLOCH, IPHC Strasbourg
Sara BOLOGNESI, IRFU CEA, Saclay
Maarten BOONEKAMP, IRFU CEA, Saclay
Sandrine EMERY, IRFU CEA, Saclay (membre du bureau division Champs & Particules (CP))
Dan ISRAEL, LPTHE, Sorbonne Université, Paris
Yannis KARYOTAKIS, LAPP, Annecy (vice-président division CP)
Marios PETROPOULOS, CPHT, École polytechnique, Palaiseau (président division CP)
Guy WORMSER, LAL (aujourd’hui Laboratoire Irène Joliot Curie), Université Paris-Sud, Orsay (membre du bureau division CP et Vice-Président de la SFP)
Article posté le 20/07/2020