Elle recevra cette distinction lors des 19e Journées de la Matière Condensée à Marseille, du 28 au 31 octobre 2024.
Amélie Juhin est Directrice de recherches au CNRS (section 05) à l’Institut de Minéralogie, de Physique des Matériaux et de Cosmochimie (IMPMC), à Paris.
Agrégée en Sciences Physiques de l’ENS de Cachan, elle a obtenu son doctorat à l’IMPMC en 2008. Elle a ensuite effectué un post doctorat dans l’équipe de F. De Groot à Utrecht (Pays-Bas), a été recrutée comme Chargée de recherches en 2010 et est Directrice de recherches depuis 2021. Son début de carrière a été fulgurant puisqu’elle a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2016 et le Young scientist award de l’ESRF en 2017.
C’est une experte en spectroscopies magnétiques en rayonnement synchrotron. L’originalité de sa démarche est de combiner approches expérimentales et théoriques, alliant ainsi mesures et modélisation des spectroscopies de cœur par la théorie des multiplets en champ de ligand (LFM) et théorie de la fonctionnelle de densité (DFT). Elle est à l’origine du développement de la spectroscopie RIXS-MCD couplant diffusion inélastique résonante des rayons X (RIXS) et dichroïsme circulaire magnétique des rayons X (XMCD) dans la gamme des rayons X durs. Cette spectroscopie magnétique photon in -photon out permet d’effectuer des mesures XMCD, c’est-à-dire de sonder le magnétisme des matériaux, mais à des seuils K, donc avec des X durs qui permettent de sonder le massif et de travailler avec des environnements complexes tels que les cellules enclumes diamants pour les études sous hautes pressions. Cette technique qu’elle a développée sur la ligne de lumière ID26 de l’ESRF est à présent disponible sur de nombreux synchrotrons. Les sujets d’étude de prédilection d’Amélie Juhin sont le magnétisme moléculaire et le photomagnétisme, les nanoparticules cœur-coquille bimagnétiques (Adv. Mat. Interf. 2017) ou encore les ferrofluides (Nanoscale 2020).
Elle contribue à diffuser les cadres théoriques de la spectroscopie d’absorption X en enseignant les fondements des théories LFM et DFT appliquées aux spectroscopies de cœur au sein de différentes écoles françaises et internationales.
Depuis 2019, elle est à la tête de l’équipe MIMABADI (MInéralogie et MAgnétisme de BAsses DImensionnalités) qui regroupe une quinzaine de chercheur·es et enseignant·es-chercheur·es au sein de l’IMPMC.
Le jury du Prix Ancel a particulièrement apprécié en Amélie Juhin la chercheuse curieuse, enthousiaste et dynamique, au profil modèle pour la recherche en spectroscopies des rayons X, alliant expérience et théorie, recherche et diffusion scientifique.
Article posté le 26/06/2024